Les techniques de fabrication des poteries

La production de récipients de céramique exige une connaissance approfondie des caractéristiques physiques de différentes argiles et des dégraissants, et une connaissance de la manière dont celles- ci se combinent et réagissent dans des conditions de cuisson données. Les potiers/potières savaient où trouver, et étaient capables d'identifier, les sources d'argile de qualité et n'ignoraient rien des matières qu'il fallait ajouter à l'argile pour l'empêcher de se fêler en séchant. Ils/elles connaissaient les limites de la solidité de l'argile dégraissée lorsqu'on la façonnait et après la cuisson. Les potiers/potières employaient aussi plusieurs techniques et méthodes pour décorer leurs récipients; certains des éléments décoratifs comportaient également une signification symbolique importante. Comme ils/elles ne disposaient pas de fours, il leur fallait posséder des aptitudes particulières pour cuire des poteries dans des feux découverts. Lorsque la céramique arriva au Canada, elle fut adaptée pour tenir compte des matières premières et des besoins locaux.

En étudiant les tessons laissés dans les sites archéologiques, les archéologues ont identifié deux techniques de poterie.

Le procédé au colombin

La technique la plus ancienne trouvée dans le Canada méridional est appelée «procédé au colombin» et comporte la préparation de longs boudins d'argile dégraissée. L'artisan(e) élevait les parois du récipient en ajoutant successivement les colombins, soit en spirale, soit en anneaux superposés, égalisant ensuite la surface et amincissant les parois. La forme conoïde caractéristique de ces récipients anciens (par exemple, vaisseaux 10 et 13) s'explique peut-être par le fait que les artisan(e)s auraient commencé par l'ouverture du récipient, continuant ensuite jusqu'à la base. L'arche ainsi formée constituait une forme stable et assurait une plus grande maîtrise de l'argile malléable. Mais il fallait invariablement utiliser un épais bouchon pour fermer la base, comme on le voit sur toutes les bases de poterie de cette période ancienne.



La technique du battoir et de l'enclume

Au milieu du premier millénaire de notre ère, une nouvelle méthode est apparue, qui devait continuer d'être utilisée jusqu'aux contacts avec les Européens. C'est avant tout une technique de modelage où le potier/la potière commence avec une masse d'argile dégraissée, qu'il/elle façonne et monte manuellement. On pouvait ajouter des pièces supplémentaires pour compléter la poterie. Un battoir de bois, dont la surface était souvent granitée, était utilisé pour tapoter l'argile contre une enclume placée à l'intérieur de la poterie.

Certains chercheurs ont suggéré qu'on façonnait les récipients à l'intérieur de moules tissés laissant des impressions de textiles. Le pot initial aurait peut-être même été fabriqué selon la technique au colombin, mais le tapotage en aurait obscurci l'évidence.




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