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Terres boisées de Subarctique de l'Est

Ce couteau triangulaire étroit et sa gaine faisaient auparavant partie de la collection de Sir John Caldwell, cinquième baronnet du château de Caldwell dans le comté Fermanagh en Irlande. Il a servi de 1774 à 1780 au cours de la Révolution américaine en tant qu'officier du 8e Régiment de Fantassins. Il fut brièvement stationné à Niagara avant d'être muté à Fort Detroit où on le nomma chef des Ojibwa pour lui donner alors le nom d'Appato le coureur. Il a également été membre d'un conseil dans le village Shawnee de Wakeetomike le 17 janvier 1780, et il a prétendument siégé au sein des conseils de Munsee, Delaware, Iroquois, Shawnee, Huron, et Illini. (Terres boisées de l'Est, De l'Est des Grands Lacs)

Les Iroquoiens ont toujours valorisé la rapidité et l'endurance à la course. Leurs porteurs de messages de guerre ou de paix pouvaient parcourir avec une vitesse étonnante les sentiers de forêt de l'actuel État de New York et du sud-ouest de l'Ontario. Tirant une juste fierté de cet art, il n'est guère étonnant que les Iroquoiens aient fait du mocassin l'un des éléments vestimentaires les plus décorés. Un large éventail de motifs traditionnels et symboles cosmologiques s'offraient à leurs artisans. Ces mocassins sénécas rappellent aussi les symboles cosmologiques : les motifs à double ou simple courbe surmontant les bandes en zigzag évoquent ici l'Arbre céleste, que l'on associait à la création de la Terre. Après l'arrivée des Européens, les perles de verre remplacent les décorations en piquants de porc-épic et en crin d'orignal. La conception générale du mocassin reste néanmoins la même. Taillé dans une seule pièce de cuir tannée et fumée, cousu au talon, échancré puis serré sur la pointe du pied, le mocassin iroquois offrait au plus infatigable coureur juste chaussure à son pied! (Sénéca, Iroquoise)

Ces pinces d'orfèvre sont fabriquées d'éléments de fonte rivetés entre eux et d'une rondelle de laiton servant de poignées. Les ornements d'argent ont fait partie des cérémonies et des costumes des Autochtones à la fin de l'époque du commerce des fourrures. Plusieurs orfèvres autochtones pratiquaient déjà cet art en 1800 après l'avoir appris des Européens. Dès le début du vingtième siècle, il restait à peine quelques orfèvres, alors que les bijoux d'argent se faisaient rares et on ne les portait que lors des cérémonies. De nos jours, plusieurs communautés s'efforcent de redonner vie à ce métier en fabriquant des objets traditionnels et modernes. (O-na'-yote-kä-o-no', Onéida)

Cette tunique peinte, en cuir blanc souple de caribou, fut peut-être portée par un Naskapi soucieux de se concilier et d'honorer l'esprit du caribou qu'il espérait tuer. Semi-nomades du nord-est du Québec et du Labrador, les Naskapis comptaient particulièrement sur la chasse au caribou pour leur nourriture et les matières brutes servant à la fabrication de leurs vêtements, armes et outils. Remarquable exemple de la tradition naskapie, cette tunique d'été présente des motifs détaillés, sans doute peints avec des pigments importés - vermillon et bleu de lessive - et des oeufs de poisson qui jaunissent avec le temps. Avant l'arrivée des Européens, les couleurs étaient tirées de plantes et de gisements d'ocre rouge et jaune. Les tuniques de ce genre devinrent des articles de commerce recherchés. Celle-ci fut acquise au début du XIXe siècle par sir Gordon Drummond, officier britannique qui fut administrateur du Haut et du Bas-Canada quelques années après la guerre de 1812. ( Naskapie / Innu)

Un large éventail de motifs traditionnels et symboles cosmologiques s'offraient à leurs artisans. Le cuir du mocassin huron ci-dessous, teint en noir, met en valeur un dessin floral complexe brodé de crin d'orignal. Les courbes répétées en bordure du dessin pourraient représenter le soleil et la voûte céleste, frontière entre l'univers temporel et l'au-delà. Taillé dans une seule pièce de cuir tannée et fumée, cousu au talon, échancré puis serré sur la pointe du pied, les mocassins offrait au plus infatigable coureur juste chaussure à son pied! (Huronne-wendat)

Traditionnellement vêtus de peaux décorées de piquants de porc-épic, de peintures et de franges, les Autochtones des forêts subarctiques de l'est du Canada – Cris et Ojibwas du Nord – se coiffaient avec de l'ocre, de la graisse et des plumes, peignaient et tatouaient leur visage, et se paraient d'ornements en perles de verre, en os ou en coquillages. Parmi ce vaste éventail de parures et de vêtements distinctifs, la jarretière et la gaine de couteau que nous voyons ici offrent d'excellents exemples d'une tradition artistique ancienne et de l'habileté des femmes qui les ont fabriquées. L'emploi de matériaux importés – fer, étoffes de fabrication commerciale et perles de verre – donne à penser que ces objets datent de l'époque des premiers contacts avec les Européens, peut-être vers la fin du XVIlIe siècle. Les types de vêtements et de parures traditionnels des régions subarctiques de l'Est ne tardèrent pas à se modifier sous l'influence des produits, techniques et modes venus d'Europe. Si de tels objets laissent entrevoir la richesse et la complexité de la culture autochtone, ils ont aussi l'irremplaçable valeur d'un souvenir rare. (Moskégonne)

Ce masque effrayant servait à assurer la tranquillité des enfants la nuit. La couleur noire, qui donnait au masque un aspect plus lugubre, lui conférait également un air féroce. Selon le fabricant de ce masque, plusieurs objets servant principalement aux cérémonies, comme des masques, des hochets et des instruments à vent, sont devenus de simples jouets lors des époques subséquentes. (Naskapie / Innu)

Les toupies sont un jouet ancien connu partout sur la planète. Celle-ci, d'une hauteur d'un pouce, est fabriquée à partir d'une bobine de fil dont on a inséré une goupille dans l'orifice circulaire sur le dessus. (Naskapie / Innu)

Cette poupée particulière fut fabriquée en 1960 à Davis Inlet, Labrador. Elle est entièrement vêtue de pantalons, de mitaines, de mocassins et d'un chapeau en peau de caribou. (Naskapie / Innu)

Cette baguette utilisée lors de la danse du soleil est une imitation de l'originale qui se trouve au Cranbrook Institute au Michigan. Elle fut fabriquée par Hadjégrenta, Nuage Gris Volant. Le disque solaire original fut recueilli en 1932 dans une longue maison de Sour Springs. Il est fort probablement fabriqué de pin, alors qu'une face rouge du soleil est peinte des deux côtés de la tête. Des plumes de faucon sont insérées dans les orifices, tout autour de la tête. (Gwe-u'-gweh-o-no', Cayuga)