Page menu 1506-1759 1760-1840 1841-1867 1868-1899 1900-1919 1920-1950 1951 à ce jour Une chronologie de l'histoire postale du Canada
1841-1867 - Vers la réforme postale et l'autonomie gouvernementale
 


1841 1842 1843 1844 1845 1846 1847 1849 1851 1852 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1863 1864 1867


1841
  Le service postal officiel, par bateau à vapeur, entre Montréal et Québec, est établi en mai.

  Le 10 février, le Haut-Canada et le Bas-Canada sont réunifiés et deviennent la Province du Canada en vertu de la loi intitulée Act to Re-unite the Provinces of Upper and Lower Canada, and for the Government of Canada, également appelée Acte d’Union (G.-B. 3 et 4 Vic. [1840], chap. 35). Le Haut-Canada et le Bas-Canada sont renommés Canada-Ouest et Canada-Est.

  Des bureaux d'échange pour les États-Unis sont établis à Woodstock, au Nouveau-Brunswick, à Québec, à Stanstead, à Montréal, à Prescott, à Brockville, à Kingston, à Toronto, à Queenston, à Sandwich et à Niagara.

image Ignace Bourget, évêque de Montréal de 1840 à 1876, instaure un système de circulaires imprimées comme moyen de recueillir l'information des paroisses de son évêché. Il continue ainsi la tradition d'usage du système postal établie par son prédécesseur, Jean-Jacques Lartigue

1842
  Le contrôle des nominations partisanes des maîtres de poste est transféré de Thomas Stayner, sous-ministre des Postes, au gouverneur général de chaque province.

  Le service postal quotidien, durant les mois d’été, entre Montréal et Kingston, est autorisé.

  Le 5 décembre, un système de « lettres de change » est établi en Nouvelle-Écosse. Il se transforme en système de recommandation, dans cette province, le 6 juillet 1851 et, au Nouveau-Brunswick, le 6 juillet 1852.

1843
  Edward S. Freer est nommé vérificateur, ou inspecteur des postes, pour la division de l’ouest du Canada (de Kingston en amont), à compter du 19 janvier.

  John Dewe est nommé vérificateur des postes de la division ou du district postal central de la Province du Canada, en vigueur le 6 juillet. Le territoire est si vaste qu’il faut le découper en trois divisions séparées ou plus afin d’assurer une administration postale adéquate.

  John Howe est nommé sous-ministre des Postes pour le Nouveau-Brunswick, en vigueur le 6 juillet. Il vient d’une famille très en vue en Nouvelle-Écosse ayant des liens de longue date avec le monde de la presse écrite et des postes. Son père et son grand-père ont dirigé les Postes de la Nouvelle-Écosse.

  Les maîtres de poste au Canada reçoivent l’ordre de timbrer le verso de toutes les lettres, à l’arrivée, afin de déterminer la date réelle de réception.
  Le 6 octobre, le Canada adopte le système d’acheminement. Au lieu de préparer plusieurs envois pour chaque bureau, tout le courrier destiné au même bureau d’acheminement est préparé.

1844
  Jusqu’à janvier, les maîtres de poste bénéficient d’une dispense d’affranchissement pour leur courrier personnel dans le cadre de leurs émoluments. Comme de nombreux maîtres de poste sont également imprimeurs, hommes d’affaires et éditeurs de journal, la dispense d’affranchissement est un avantage prisé du poste. Toutefois, en raison d’abus fréquents, elle est enlevée à tous les agents des Postes sauf au sous-ministre.

  Le système de tarification des lettres basé sur le nombre de pages est remplacé par la tarification au poids le 5 janvier.

1845
  Le Congrès américain établit des tarifs postaux uniformes dans l’ensemble du pays.

1846
  En Angleterre, le gouvernement de lord John Russell prend le pouvoir, en juillet, et se penche immédiatement sur la question du système postal dans les colonies de l’Amérique du Nord britannique. Dans un revirement soudain et complet de la politique antérieure, le nouveau ministre des Postes, lord Clanricarde, propose la rupture des relations entre le système postal colonial et le système postal britannique.

1847
  Un comité de représentants de la Province du Canada, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick se réunit à Montréal afin de discuter du système postal. L’Île-du-Prince-Édouard est invitée, mais ne participe pas. Dans son rapport, le comité recommande que le ministère des Postes des provinces soit séparé et distinct et sous le contrôle des gouvernements provinciaux respectifs. On recommande également un tarif postal uniforme pour les quatre provinces. On ne recommande pas de changement au tarif des journaux, des documents parlementaires ou d’autres documents imprimés. Le rapport recommande également que l’affranchissement sur livraison des lettres demeure facultatif et que toutes les franchises postales soient supprimées. Le rapport est approuvé en principe par le Nouveau-Brunswick, en novembre 1847, par la Nouvelle-Écosse, en avril 1848 et par la Province du Canada, en juin 1848. L’Île-du-Prince-Édouard donne son accord de principe en 1850.

  Les États-Unis émettent leur premier timbre-poste le 1er juillet.

1849
  La France émet son premier timbre-poste le 1er juillet.

image Les législateurs des diverses provinces d’Amérique du Nord britannique concluent une entente sur le service postal dans les colonies. Il reste à obtenir l’approbation officielle du Parlement impérial, ou britannique. Cette approbation est donnée le 28 juillet 1849 avec l’adoption de An Act for Enabling Colonial Legislatures to Establish Inland Posts (G.-B. 12 et 13 Vic., chap. 66) (Loi autorisant les assemblées législatives coloniales à établir des systèmes postaux de régime intérieur). La loi prévoit, entre autres choses, la réduction du tarif d’affranchissement de toutes les lettres transitant à l’intérieur des provinces ou à l’intérieur de l’Amérique du Nord britannique et l’adoption du tarif uniforme de trois pence la demi-once (14 grammes). Tous les tarifs s’appliquant à certains journaux sont complètement éliminés.

La loi britannique est suivie dans la Province du Canada par An Act to Provide for the Transfer of the Management of the Inland Posts to the Provincial Government, and for the Regulation of the Said Department (SC 13 et 14 Vic., chap. 17) (Loi prévoyant le transfert de la gestion des postes du régime intérieur au gouvernement provincial ainsi que la réglementation dudit ministère) qui devient loi le 10 août 1850. Des lois semblables sont adoptées au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard, et le contrôle des postes passe aux mains des gouvernements provinciaux en 1851.


1851
image En prévision du transfert de la gestion des postes, James Morris est nommé au conseil exécutif du gouvernement Baldwin-Lafontaine le 22 février. Morris s’avère un administrateur compétent et énergique. Quelques jours seulement après sa nomination, il se rend à Washington pour négocier un nouveau traité postal avec les États-Unis et prend les dispositions pour que Sandford Fleming dessine et grave le premier timbre-poste canadien, le Castor de trois pence. Le 5 avril, la gestion des postes est officiellement transférée à la Province du Canada et Morris est nommé ministre des Postes.

Thomas Allen Stayner démissionne de son poste de sous-ministre des Postes. William Henry Griffin lui succède.

image Sir Sandford Fleming dessine le premier timbre-poste canadien, le Castor de trois pence. Il s’agit d’un des premiers exemples de timbre illustré dans le monde, car la coutume veut que l’on représente l’actuel monarque, un homme d’État, un dessin géométrique ou les armoiries. Les timbres-poste sont émis dans la Province du Canada, le 23 avril, en Nouvelle-Écosse, le 1er septembre et au Nouveau-Brunswick, le 5 septembre. Dans la Province du Canada, les premiers timbres-poste sont préparés sur des feuilles non dentelées que doivent couper les maîtres de poste. En 1857, le ministère des Postes prend des mesures pour obtenir des feuilles dentelées de timbres-poste afin de faciliter la séparation des timbres. Puis, en 1858, le premier timbre dentelé, le demi-penny rose, est émis.

  Un système postal intérieur organisé est établi pour la colonie de Terre-Neuve.

  En juillet, la Nouvelle-Écosse établit un système de recommandation qui prévoit la remise d’un reçu à l’expéditeur d’une lettre recommandée. Le destinataire de la lettre doit également la signer sur réception. Un système semblable est mis en place au Nouveau-Brunswick en 1852.

  Le système de « lettre locale » est mis en place à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Une lettre postée à l’intérieur du périmètre de la ville pour distribution locale est assujettie à des droits de un penny (1d) par demi-once. Le 1er mars 1854, le tarif de un penny pour les lettres destinées à la distribution locale est étendu à toute la Nouvelle-Écosse.

  Le service de distribution du courrier à domicile est assuré gratuitement à Halifax et, à partir de 1854, dans tous les autres centres postaux de la Nouvelle-Écosse.

image Sandford Fleming dessine les trois premiers timbres-poste de la Province du Canada en 1851. Le Six pence consort, émis le 17 mai 1851, est le deuxième de cette première série.

image En juillet, on remet à la Nouvelle-Écosse le contrôle de son service postal et celle-ci émet ses premiers timbres le 26 juillet. Les premiers timbres du Nouveau-Brunswick sont émis le 5 septembre.

1852
  Le 5 avril, Terre-Neuve prend en charge la gestion de son service postal.

  Le gouvernement canadien signe son premier contrat de paquebot postal. Le contrat prévoit le service à Québec, toutes les deux semaines l’été, et le service mensuel, l’hiver, à Portland, au Maine.

  « Pour mieux desservir les régions des villes de Québec, de Montréal et de Toronto qui sont plus ou moins éloignées du bureau de poste de chaque ville respective, des bureaux de réception ont été établis à des endroits appropriés dans chaque ville afin de recevoir les lettres, à des heures fixes indiquées, et de les faire transporter, sans frais, au bureau de poste de la ville par des facteurs à l’emploi du ministère. » (Rapport annuel de 1851-1852, p. 9)

1854
image Aménagement des premiers wagons-poste à bord des trains. Le service postal ferroviaire sera supprimé en 1971.

1855
  Les tarifs postaux des journaux sont supprimés, mais rétablis en 1859.

  La franchise postale est étendue à l’assemblée législative et aux ministères du gouvernement de la Province du Canada.

image Le 1er mai, un système de courrier recommandé est institué dans la Province du Canada.
  La Direction des mandats de poste du ministère des Postes (Province du Canada), approuvée en 1854, débute ses activités le 1er février.

1856
  En octobre, un système de recommandation pour les lettres transitant entre le Canada et les États-Unis est appliqué comme il a été prévu dans une entente avec les Postes américaines.

  La section des chemins de fer nationaux du Canada reliant Brockville et Toronto est terminée et, en 1857, le temps nécessaire pour livrer le courrier entre Québec et Windsor passe de 10 jours et demi, en 1853, à 49 heures.

1857
image Terre-Neuve émet ses premiers timbres-poste le 1er janvier.

  Le 1er août, un timbre d’un demi-penny est émis pour les journaux transitoires affranchis ne dépassant pas trois onces. Un journal transitoire est un journal posté par une personne autre que l’éditeur.

1858
  En juin, W. T. Ballou établit un service postal exprès en Colombie-Britannique, le Pioneer Fraser River Express. Il s’agit du premier service terrestre exprès sur lequel on pouvait se fier pour son courrier.

  En juillet, Wells Fargo & Co. met sur pied un service exprès de San Francisco et l’Est jusqu’à Victoria, en Colombie-Britannique. La compagnie a presque le monopole des envois d’or et de courrier. À l’époque, la vallée du bas Fraser est l’objet d’une ruée vers l’or. Au moins 25 000 hommes arrivent dans la région et la quittent durant cette seule année.

1859
  En avril, le ministère des Postes britannique applique le principe d’affranchissement à la correspondance entre le Royaume-Uni et les colonies, y compris la Province du Canada. Les lettres entre la Province du Canada et le Royaume-Uni, lorsqu’elles sont mises à la poste non affranchies, sont assujetties à une amende de six pence (6d) sterling au moment de la livraison en plus du tarif postal ordinaire.

image Un service de poste aux colis est mis en place, en janvier, d’abord dans la Province du Canada et est étendu par la suite aux colis transitant entre le Canada, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. En 1865, le tarif uniforme pour les colis dans l’ensemble de l’Amérique du Nord britannique est de 25 ¢ la livre (0,45 kg).

  À Toronto, on installe les premières boîtes aux lettres de rue pour la réception des lettres le jour et la nuit. En 1864, des boîtes aux lettres sont installées à Halifax et six « boîtes aux lettres publiques » sont utilisées sur la route principale de St. John’s, à Terre-Neuve, pour la réception et la livraison de lettres. À Montréal, les boîtes aux lettres de rue destinées à la réception des lettres voient le jour en 1865.

  Les premiers timbres-poste décimaux sont émis le 1er juillet. Avec la conversion au système décimal, le tarif pour une lettre passe de 3 pence à 5 ¢ la demi-once (14 grammes). Les mêmes illustrations utilisées pour les émissions en pence sont utilisées pour les timbres décimaux, mais ceux-ci sont libellés en cents. Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse choisissent des dessins complètement nouveaux pour leurs timbres décimaux, et un nouvel imprimeur, la American Bank Note Company. Les timbres du Nouveau-Brunswick sont mis en vente en juin et en juillet 1860, alors qu’en Nouvelle-Écosse le public devra attendre octobre 1860 avant de pouvoir se les procurer. Terre-Neuve adopte les timbres-poste décimaux en janvier 1865. Des émissions décimales différentes sont préparées pour l’île de Vancouver (mises en circulation le 19 septembre 1865) et la Colombie-Britannique (mises en circulation le 1er novembre 1865).

1860
  Pour encourager les gens à acquitter d’avance les frais de port d’une lettre avant de l’envoyer, la Province du Canada crée des enveloppes prétimbrées appelées « Nesbitts » d’après leur imprimeur-inventeur américain. Ces enveloppes portent des empreintes en forme de médaillon d’une valeur de 5 ¢ et de 10 ¢ respectivement.

  Des arrangements sont pris avec Hugh Allan, armateur et financier de Montréal, pour que ses navires à vapeur transportent le courrier entre l’Europe et le Canada. Des commis des postes accompagnent les envois et font le tri des lettres à bord. Six commis du courrier maritime sont nommés sur la recommandation du ministre des Postes. En 1887, le tri de la correspondance par les agents du courrier maritime, à bord des vapeurs postaux, entre la Province du Canada et le Royaume-Uni est interrompu et le service maritime postal des Postes est dissous. Par la suite, le courrier est préparé avant d’être chargé à bord des navires.

  La Colombie-Britannique et l’île de Vancouver émettent leurs premiers timbres-poste le 30 juillet. L’histoire ancienne de la poste est liée à la Compagnie de la Baie d’Hudson, aux États-Unis et à de nombreuses entreprises de messageries qui offraient leurs services sur la côte Ouest. Le premier timbre est une émission conjointe des deux colonies distinctes de l’île de Vancouver et de la Colombie-Britannique et porte le nom des deux colonies. Sa valeur nominale est de 2 pence et demi et l’imprimeur londonien est Thomas de la Rue and Company. Celui-ci fournit 981 feuilles de 240 sujets, dentelés 14, au prix de 104 £. Expédiés de Londres le 29 décembre 1859, les timbres parviennent à la colonie à une date incertaine, en février ou mars de 1860, et sont mis en vente peu de temps après.

1861
  L’Île-du-Prince-Édouard émet ses premiers timbres-poste, le 1er janvier, et continue de le faire jusqu’à ce qu’elle se joigne à la Confédération en 1871. L’Île-du-Prince-Édouard est la seule colonie de l’Amérique du Nord britannique qui n’émet pas ses timbres en pence et en shillings. Il est fort possible qu’une forme quelconque de système postal non officiel ait existé sous le Régime français lorsque l’île portait le nom de Saint-Jean. Les documents historiques font état de la nomination d’un maître de poste, le capitaine William Allanby en 1775, mais on ne connaît rien de la période de son mandat. Le premier bureau de poste est établi lorsque James Robertson est nommé maître de poste de l’ensemble de la colonie en 1787. En 1799, on change le nom de l’île à Île-du-Prince-Édouard en l’honneur du père de la reine Victoria, le prince Édouard, duc de Kent. À partir de 1840, on utilise des bateaux à glace munis de patins pour transporter le courrier de part et d’autre des détroits jusqu’à la terre ferme. Le service, en période estivale, est confié à de petits entrepreneurs jusqu’à 1832 lorsque la Cunard Steamship Company en assume la responsabilité.

1863
image John Dewé, inspecteur des Postes de la Province du Canada, prépare le premier Guide des postes du Canada qui contient les principaux règlements des Postes. Publié en janvier, ce guide remplace les listes de bureaux de poste contenant beaucoup moins de renseignements. L’ouvrage deviendra une bonne source d’information pour les historiens de la poste et les philatélistes.

  Un certain service de distribution par facteurs (distribution à un penny) est établi à St. John’s, à Terre-Neuve.

1864
  Le service postal ferroviaire voit le jour aux États-Unis.

  Le transport régulier du courrier par bateaux à vapeur sur le lac Huron et le lac Supérieur est établi. Sur le lac Huron, le service est assuré chaque semaine entre Collingwood et Sault Ste. Marie. Il est assuré toutes les deux semaines sur le lac Supérieur entre Sault Ste. Marie et Fort William.

1867
image Le 1er juillet, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et la Province du Canada forment le Dominion du Canada. Les systèmes postaux, de Halifax à Fort William sur le lac Supérieur, sont fusionnés. Le 1er juillet, l’Ontario compte 2 333 bureaux de poste, le Québec, 85, la Nouvelle-Écosse, 545 bureaux intermédiaires et le Nouveau-Brunswick, 46 bureaux de poste et 392 bureaux intermédiaires.