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Chronologie
Catalogues (1880-1975)
Jeux et activités
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  Tissus de fantaisie, Eaton's Spring 
Summer 1903, p. 2.  
  

Agrandir l'image.Élégants tweeds et étoffes de soirée. 1903. Catalogue d'Eaton, printemps-été 1903, p. 2.

  
     

Du sur mesure au prêt-à-porter -
Le vêtement féminin dans le catalogue d'Eaton, de 1884 à 1930
Texte de Christina Bates

Il y a cent ans, la plupart des femmes confectionnaient leurs propres vêtements lorsqu'elles ne faisaient pas appel aux services d'un tailleur ou d'une couturière. Le catalogue de vente par correspondance a précipité la transition du sur mesure au prêt-à-porter.

 

Introduction | « Tout pour faire vos propres vêtements » | « … ou nous le ferons pour vous. » | « Des corsets aux collets : le moins cher et le meilleur » | « Des robes de maison et d'après-midi conçues pour être seyantes » | « Voici la Boutique ! » | Conclusion | Sources documentaires


Introduction

  Confection pour dames, Eaton's Fall 
Winter 1900-1901, p. 3.  
  

Agrandir l'image.Mesures exigées par Eaton pour la confection de jupes et de blouses. 1900. Catalogue d'Eaton, automne-hiver 1900-1901, p. 3.

  
     

Imaginez un catalogue illustré de deux ou trois dessins du genre de vêtements qu'il propose. Pour commander une robe ou un tailleur, vous devez décrire ce que vous désirez : le genre de vêtement, sa couleur, son tissu, son style et son prix approximatif. Vous devez aussi indiquer si vous êtes jeune ou
« d'un certain âge », et signaler toute « particularité physique ». Vous devez en outre inclure vingt mesures distinctes de votre corps dans votre commande.

Il y a cent ans, vous auriez été aux anges ! Pensez à l'alternative  : confectionner vous-même vos vêtements ou payer un tailleur ou une couturière pour le faire à plus grands frais.

Aujourd'hui, nous sommes peu nombreuses à faire tailler et coudre nos vêtements : nous achetons du prêt-à-porter. Toutefois, jusqu'à la mécanisation de l'industrie vestimentaire, à la fin du dix-neuvième siècle, les vêtements étaient faits sur mesure.

   Le rayon de la couture, Eaton's Spring 
Summer 1899, p. 12.   

Modèles de jupes et de chemisiers. 1899. Pour tailler sur mesure une jupe ou une blouse, Eaton a besoin d'une description ou d'une illustration de la cliente. Les illustrations du catalogue servent d'inspiration. Catalogue d'Eaton, printemps-été 1899, p. 12.

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Le catalogue va précipiter la transition du sur mesure au prêt-à-porter. Les premiers font donc concurrence aux tailleurs et aux couturières en offrant des produits sur commande. Toutefois, 20 ans plus tard, les grands magasins fermeront leurs ateliers de couture et de chapellerie sur mesure, et commenceront à offrir à leur clientèle du prêt-à-porter fait à la machine dans les manufactures de vêtements qui se multiplient. À chaque étape, le grand magasin Eaton doit rassurer sa clientèle, habituée à faire confectionner ses vêtements sur mesure par une couturière ou un tailleur : les commander par catalogue devient une alternative acceptable.


« Tout pour faire vos propres vêtements »

Pour répondre à une « forte hausse » des commandes par la poste, Eaton publie son premier catalogue en 1884. Celui-ci consistait en une simple liste du genre de produits disponibles en magasin, tapis, couvertures, tissus, sous-vêtements, entre autres des corsets et des crinolines, et, bien sûr, les obligatoires accessoires féminins  : éventails, gants, mouchoirs et parasols.

   Rayons du magasin, Eaton's Fall Winter 
1884, p. 34.   

Liste des 35 rayons du magasin Eaton. 1884. Eaton est d'abord une mercerie qui vend tissus, accessoires vestimentaires et mobilier de maison - comme en témoignent ses premiers catalogues. Bientôt, il multiplie le nombre et la variété de ses produits qui se comparent alors à ceux d'un grand magasin d'aujourd'hui. Catalogue d'Eaton, automne-hiver 1884, p. 34 (réimpression).

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   Parapluies et ombrelles, Eaton's Fall 
Winter 1893-1894, p. 76.   

Choix de parapluies et d'ombrelles. 1893. « Une dame, soutient Eaton, préférera négliger sa tenue avant de se promener dans les rues un jour d'été sans ombrelle. » Catalogue d'Eaton, automne-hiver 1893-1894, p. 76.

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Une grande partie du catalogue est consacrée aux « articles de mercerie », ou tissus - flanelle, velours, crêpe noir (pour le deuil), soie et cotons imprimés -, les aiguilles, le fil, les boutons et d'autres articles, ainsi que des garnitures, comme la dentelle et le galon, bref, tout ce dont une femme a besoin pour confectionner ses vêtements et ceux de sa famille. Eaton offre en même des patrons.

   Louis Velveteens, Eaton's Spring 
Summer 1898, p. 6.   

La veloutine, une étoffe luxueuse. 1898. Catalogue d'Eaton, printemps-été 1898, p. 6. Elle sert à tout, depuis les chics costumes pour garçons jusqu'aux robes du soir.

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  Tenues de deuil, Eaton's Fall Winter 
1889-1890, p. 15.  
  

Agrandir l'image.Tissus pour la confection de tenues de deuil. 1889. S'il survient une mortalité dans la famille, les femmes doivent porter le noir durant tout un trimestre. Catalogue d'Eaton, automne-hiver 1889-1890, p. 15.

  
     
  Tenues et articles vestimentaires, 
Eaton's Fall Winter 1897-1898, p. 3.  
  

Agrandir l'image.Tissus pour la confection de robes. Catalogue d'Eaton, automne-hiver 1897-1898, p. 3.

  
     
  Ornements pour robes, Eaton's Spring 
Summer 1897, p. 9.  
  

Agrandir l'image.Garnitures pour robes. 1897. Catalogue d'Eaton printemps-été 1897, p. 9.

  
     

On demande aux clientes de décrire leurs besoins. Par exemple : « Je veux quelque chose en gris pour faire une robe de voyage, qui ne coûte pas plus de 75 cents la verge et une suggestion de la garniture appropriée. » Eaton poste alors des échantillons de tissus et de garnitures parmi lesquels la cliente choisit.

   Patrons Butterick, Eaton's Spring 
Summer 1900, p. 193.   

Les patrons Butterick. 1900. Butterick est une entreprise de patrons de couture et l'éditeur d'un grand magazine de mode. Catalogue d'Eaton, printemps-été 1900, p. 193.

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« … ou nous le ferons pour vous. »

Une fois le tissu et la garniture reçus, la cliente confectionne le vêtement. La plupart des femmes peuvent coudre de simples robes de maison. Mais, quand la cliente peut se l'offrir, elle paie une couturière professionnelle pour réaliser sa robe qui, à la fin du dix-neuvième siècle, est un ouvrage élaboré. Il s'agit habituellement d'une tenue en deux parties : un corsage ajusté, orné de galons et de boutons, et une jupe à panneaux multiples, bordée de velours ou de soie. Les femmes se fient aux talents des couturières - ou
« tailleurs pour femmes », comme on les appelle parfois - pour l'ajustement et le drapé des étoffes coûteuses.

Eaton veut occuper sa place dans ce marché. En 1898, il met sur pied son
« Service de couture et de confection de robes sur commande  » pour ravir des clientes, surtout les résidantes de petites localités et des campagnes, aux petits tailleurs et aux couturières : « Les dames des régions les plus éloignées du Canada profitent des toutes dernières modes comme si elles vivaient à Toronto. La confection est de toute première qualité, sous la direction de la modiste la plus en vue du Canada.  »

  Le rayon de la couture, Eaton's Spring 
Summer 1898, p. 5.  
  

Agrandir l'image.« Ajustement et finition garantis. Nous sommes des couturières par catalogue fort commodes. » 1898. Catalogue d'Eaton, printemps-été 1898, p. 5.

  
     
  Méthode de prise de mesures, 
Eaton's 
Spring Summer 1899, p. 9.  
  

Agrandir l'image.« Postez-nous votre commande et oubliez vos soucis vestimentaires. » 1899. Catalogue d'Eaton, printemps-été 1899, p. 9.

  
     
  Le rayon des chapeaux d'automne, 
Eaton's Fall Winter 1896-1897, p. 15.  
  

Agrandir l'image.Garnitures de chapeaux. 1896. Les garnitures élaborées comprennent des rubans de fantaisie, des plumes d'aigrette et même des oiseaux au complet. Catalogue d'Eaton, automne-hiver 1896-1897, p. 15.

  
     

Eaton fabrique aussi des chapeaux sur commande. Puisqu'elles ne peuvent sortir de la maison sans cet ornement, les femmes doivent en posséder au moins deux : un pour l'automne et l'hiver; un autre pour le printemps et l'été. Les énormes chapeaux de l'époque sont supportés par une complexe structure de fils métalliques entrecroisés et recouverts de tissu, le tout drapé de riches étoffes festonnées de plumes ou de roses en soie.

  Le rayon des chapeaux de printemps, 
Eaton's Spring Summer 1897, p. 15.  
  

Agrandir l'image.Mode chapelière printanière. 1897. Catalogue d'Eaton, printemps-été 1897, p. 15. L'été, les chapeaux de paille, garnis de plumes et de fleurs en soie, sont populaires.

  
     
  Le rayon des chapeaux, Eaton's Fall 
Winter 1893-1894, p. 20.  
  

Agrandir l'image.Un chapeau tout à fait remarquable ! 1893. La parure de la robe de cette dame de la Belle Époque est surpassée seulement par celle de son chapeau. Catalogue d'Eaton, automne-hiver 1893-1894, p. 20.

  
     

  Chapeaux offerts à prix 
d'aubaine, 
Eaton's Fall Winter 1888-1889, p. 18.  
  

Agrandir l'image.Hauts chapeaux .à bas prix ! 1888. En exploitant un grand atelier de chapelières, Eaton peut maintenir de bas prix. Catalogue d'Eaton, automne-hiver 1888-1889, p. 18.

  
     

Cet accessoire essentiel de la tenue d'une dame permet à des milliers de femmes de gagner leur vie comme chapelières. Plusieurs d'entre elles, tout comme les couturières, travaillent dans de petites boutiques en compagnie d'une ou de deux jeunes apprenties. Eaton possède ses propres ateliers de chapellerie qui compte un « immense personnel ». Le magasin rassure sa clientèle, sans doute sceptique sur le bien-fondé de commander des chapeaux par la poste : « Il est facile de commander un chapeau par la poste si vous le faites avec soin. Des commis intelligentes consacrent tout leur temps à prévoir les désirs et les souhaits de nos clientes qui commandent sur catalogue. »

  Chapeaux de printemps, Eaton's Spring 
Summer 1898, p. 27.  
  

Agrandir l'image.Une collection de bibis printaniers. 1898. Catalogue d'Eaton, printemps-été 1898, p. 27.

  
     

On conseille aux clientes de décrire en détail le style, la couleur, l'étoffe, la garniture et le prix désiré, et de donner des précisions sur leur âge, leur grandeur et leur poids. On assortit alors les chapeaux aux types physiques. À cette époque, il y a lieu de croire que les femmes étaient vraisemblablement plus honnêtes, car on leur demandait d'indiquer si elles étaient « minces ou corpulentes». Les illustrations de chapeaux-échantillons dans les catalogues visent à donner aux clientes une idée de ce qu'Eaton met à leur disposition.

 

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