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L'arrivée des étrangers - les 500 dernières années

Premières relations

Population et identité - Les Béothuks

En 1830, tous les Béothuks étaient morts. On attribue ces pertes à une combinaison de facteurs, dont des maladies, la pression démographique, la concurrence pour les ressources ainsi que des conflits avec les Européens et peut-être avec les nouveaux venus micmacs.


Carte - Bibliothèque et Archives Canada - NMC 000027 Demasduit - Bibliothèque et Archives Canada - C-087698
(à gauche) Esquisse de la rivière Exploits et de l'extrémité est du lac Lieutenants à Terre-Neuve, 1768, par lieutenant John Cartwright
encre et mine de plomb sur papier
Gracieuseté : Bibliothèque et Archives Canada, NMC 000027

Le lieutenant John Cartwright entrepris une expédition au coeur de Terre-Neuve afin de dessiner la carte de la région et de communiquer avec les Béothuks avec lesquels il souhaitait établir des relations officielles.

(à droite) Portrait de Mary March (Demasduit), 1819, peint par Lady Hamilton (épouse du Gouverneur de Terre-Neuve)
Gracieuseté : Bibliothèque et Archives Canada, C-087698

Demasduit fut capturée en mars 1819 et vécu à Twillingate sous la protection du Révérend John Leigh. On avait espéré qu'elle puisse servir d'intermédiaire en créant des liens avec d'autres Béothuks. Mais elle fut emportée par la tuberculose dès le début de l'année suivante.


Les Béothuks vivaient exclusivement à Terre-Neuve. Leurs premiers contacts avec des pêcheurs européens au large de la côte remontent au début des années 1500. Ils restaient à l'écart des nouveaux venus, mais se fabriquaient des outils à l'aide des matières premières et des objets qu'ils trouvaient là où les Européens traitaient le poisson. Ceux-ci considéraient ces actes comme des vols. Étant donné qu'il n'y avait aucune relation officielle entre les deux peuples, la méfiance s'est transformée en hostilité. Après de nombreux conflits armés, les Béothuks se sont éloignés encore plus des Européens. Toutefois, ils revenaient aux campements de pêche abandonnés pour y trouver du fer et du cuivre.

Au début des années 1700, les Béothuks faisaient directement concurrence avec les colons européens pour la nourriture et avec les familles micmacs venues à la recherche de nouvelles sources de fourrures. Les rares communautés béothuques qui restaient démontraient ouvertement leur hostilité. Elles voyaient leurs vieux et leurs jeunes mourir de maladies nouvelles.

À la fin des années 1700, les heurts entre les Béothuks et les nouveaux venus étaient devenus plus violents. Des colons possédant des fusils avaient massacré plusieurs familles et campements béothuks. Les Béothuks étaient presque entièrement isolés des Européens, allant jusqu'à punir ceux des leurs qui fraternisaient avec l'étranger. Ils ont aussi saccagé des camps de pêche et des biens personnels pour tenter d'éloigner les Européens par la peur.

Shanawdithit, capturée en 1823, est devenue la « dernière Béothuque ».

« Vous êtes sans doute au courant que trois des Indigènes de cette île ont été amenés à St. John's il y a environ deux ans, et que deux d'entre eux sont morts très peu de temps après [...] La troisième personne, une femme de 18 ou 19 ans, vit toujours [...] Elle affirme que sa tribu ne comptait pas plus de 15 membres à l'hiver 1823, et que le manque de nourriture les avait obligés à se scinder en trois ou quatre groupes. Sur ces quinze personnes, deux ont été abattues par certains de nos colons, une s'est noyée et trois sont tombées entre nos mains, ce qui laisse au plus neuf personnes dont nous ne savons rien. »

- R.A. Tucker, dans James P. Howley, The Beothucks or Red Indians

On trouve quelques artefacts béothuks au Newfoundland Museum, au British Museum et au Musée canadien des civilisations.


Pendentif décoré (reproduction)
Béothuk, 1600-1800 apr. J.-C.
Terre-Neuve
os de caribou
Musée canadien des civilisations, VIII-A:447 CA, CD98-008-066

Pendentif - VIII-A:447 CA - CD98-008-066

 
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