Les Premiers Peuples > Une présence autochtone > Nos origines > Richesse des histoires > Les chasseurs d'hiver et le moustique (Tsimshian)
Suivant

Une présence autochtone

Nos origines

Richesse des histoires - Les chasseurs d'hiver et le moustique (Tsimshian)

Dix frères et leurs femmes, qui chassaient dans les montagnes, loin de leur propre village, décidèrent de passer la nuit dans un village qu'ils apercevaient dans une vallée. Ils descendirent donc la montagne à raquettes. Dans le village, chaque famille invita un des étrangers chez elle. Le chef du village offrit d'héberger le plus jeune des frères, sa femme et leur bébé. Les chasseurs ignoraient que toutes ces gens, qui ressemblaient à des humains, étaient en fait des moustiques.

Pendant le souper, le bébé se mit à pleurer. La femme du chef le prit dans son giron pour le consoler. Quand il cessa de pleurer, elle mit sa bouche à son oreille et chanta une chanson. L'enfant se tranquillisa. Quand la jeune mère reprit son enfant, elle découvrit avec horreur qu'il ne dormait pas, mais qu'il était mort et que du sang lui sortait de l'oreille.

Enveloppant doucement l'enfant dans une couverture en peau de martre, elle dit à son mari que les gens du village n'étaient pas réels. Elle lui demanda d'avertir ses frères qu'il leur faudrait tous partir durant la nuit.

Quand tous les villageois furent endormis, les invités sortirent furtivement et commencèrent à remonter la montagne. Avant d'en atteindre le sommet, ils regardèrent derrière eux et virent les villageois qui montaient aussi.

Pour les arrêter, les chasseurs et leurs femmes déplacèrent de la neige avec leurs bâtons, créant des avalanches qui balayèrent les villageois. Au fur et à mesure que montaient d'autres gens, ils créaient de nouvelles avalanches, jusqu'à ce qu'enfin tous les poursuivants soient morts, sauf le chef.

Petit et corpulent, affublé d'une trompe de pur cristal, le chef des moustiques courut vers chacun des chasseurs et leurs femmes et, les uns après les autres, les tua tous. Il ne restait plus que la mère de l'enfant mort. Attirant le chef des moustiques au bord d'un lac, celle-ci se cacha dans un arbre et le taquina avec son reflet. Il entra dans l'eau à sa recherche, en ressortit, puis y retourna. Finalement, ayant très froid et se déplaçant très lentement, il sortit de l'eau. Frappé par un vent du nord par une nuit très froide, il gela à mort et resta étendu sur le sol, les ailes gelées.

Après que la femme l'eut frappé avec une branche et écrasé sous son pied pour s'assurer qu'il était vraiment mort, elle prit son couteau à poisson en coquillage et lui découpa le cœur. Celui-ci avait deux yeux et une bouche. Il vivait encore et la regardait. Elle eut peur, mais elle apporta le cœur à chacun de ses amis qui avait été tué et le balança au-dessus de chacun d'eux quatre fois, les ramenant ainsi à la vie.

Le lendemain, le groupe de chasseurs fit un feu pour brûler le corps et le cœur du chef des moustiques. Quand il n'en resta plus que des cendres, certains soufflèrent dans le feu, de sorte qu'elles s'éparpillèrent tout autour. Les cendres s'élevèrent dans l'espace, devinrent de petits moustiques et se répandirent partout dans le monde.

Les chasseurs rentrèrent alors chez eux en toute sécurité.

Résumé de Franz Boas, Tsimshian Mythology



Masque de moustique
Tsimshian de la Côte
Colombie-Britannique
avant 1925
bois et peinture
Musée canadien des civilisations, VII-C-1188, CD98-20-015

Masque - VII-C-1188 - CD98-20-015
 
Précédent      Suivant