La salle du Canada


L'arrivée dans le Haut-Canada

À la suite de la Révolution américaine, de 1775 à 1783, les immigrants, appelés «loyalistes», déferlèrent sur le Canada. Ils étaient d'origines et de conditions très diverses. La plupart d'entre eux étaient fermiers, artisans, laboureurs et hommes de métier. Leur famille les accompagnait. Outre ces gens d'ascendance européenne (notamment britannique), il y avait des Noirs et des Autochtones des six nations iroquoises. Les Iroquois, qui avaient à leur tête Joseph Brant, se virent attribuer des terres sur la rivière Grand, dans le sud de l'Ontario, en compensation des terres qu'ils avaient perdues dans l'État de New York.

Pour bon nombre de loyalistes, fuir était la seule issue possible. Tout sympathisant à la cause britannique voyait ses terres confisquées, était privé de ses droits civils, ou était victime d'actes de violence, persécuté voire emprisonné. D'autres groupes comme les quakers et les Allemands de Pennsylvanie (en anglais seulement) décidèrent d'émigrer pour éviter les persécutions religieuses. On reprochait à ces pacifistes fervents d'être restés neutres durant la Révolution américaine. La plupart de ces communautés religieuses s'établirent dans le comté de Waterloo (en anglais seulement), dans le Haut-Canada, où vivent à présent leurs descendants. Les Allemands de Pennsylvanie étaient également attirés par le Haut-Canada parce qu'ils pouvaient y acquérir à bon compte des terres cultivables. De 1800 à 1830, ces immigrants choisirent de commencer une nouvelle vie à l'instar de leurs ancêtres qui, au XVIIe siècle, avaient quitté l'Europe pour la Pennsylvanie.

Les réfugiés loyalistes installés, en 1784, dans les futures provinces de l'Ontario et du Québec, logèrent durant quelques mois dans des tentes. La réinstallation était placée sous l'égide du gouvernement britannique. Une fois les terres attribuées, on commençait à bâtir des maisons et des fermes.

Le chariot de Conestoga, qui tire son nom de la vallée de la Conestoga, en Pennsylvanie, a été conçu par les Allemands de Pennsylvanie pour parcourir de longs trajets et transporter des marchandises. Ce solide chariot pouvait rouler sur des routes raboteuses et traverser à gué. Si on attelait un nombre suffisant de chevaux, le chariot pouvait supporter une lourde charge pouvant peser jusqu'à huit tonnes. Il constituait le véhicule idéal pour franchir en cinq semaines la distance séparant la Pennsylvanie du comté de Waterloo dans le Haut-Canada.

À l'intérieur du chariot, on trouvait tout ce dont on avait besoin pour exploiter de nouveau une ferme : des sacs de graines de blé et de lin, pour les premières semences; des outils tels que des râteaux, des houes, des charrues et des faux pour cultiver les champs; de la nourriture pour le voyage et pour la période précédant la première récolte; enfin, des outils et du matériel pour construire des granges et des maisons. Du bétail, soit des moutons et des bovins accompagnait aussi le convoi. Bref, l'espace étant limité, on n'emportait que l'essentiel plus des biens précieux et des objets pieux. La majorité des articles était entreposée dans des malles tandis que les outils étaient attachés à l'extérieur du chariot.

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