La salle du Canada


La traite des fourrures

Sous le régime français, le commerce de la fourrure constituait la principale activité commerciale de la colonie. La traite des fourrures était une activité hautement spécialisée. À la tête du réseau se trouvait un marchand français qui vivait en France. Il achetait et vendait des marchandises importées telles que le sucre, le tabac, et les teintures indigo, de même que les fourrures. Un marchand-équipeur, vivant en Nouvelle-France, était, de son côté, responsable du commerce avec l'Amérique du Nord. Il achetait l'équipement indispensable pour voyager dans l'arrière-pays, embauchait une équipe, importait des marchandises et incitait les marchands locaux à investir dans l'entreprise.

Corne à poudre; MCC D-1511; photo D2005-11239

    Corne à poudre, Montréal, fin du dix-huitième siècle
    La carte gravée sur cette corne indique les routes de la traite des fourrures des deux côtés de la frontière canado-américaine.


Le marchand-voyageur, marchand autorisé à faire du négoce avec les trappeurs autochtones, dirigeait l'expédition. Faisaient aussi partie du réseau les engagés, embauchés comme pagayeurs, porteurs et hommes à tout faire. Sous le régime anglais, ces hommes portaient le nom de «voyageurs». Prenaient également part à l'expédition un interprète, qui aidait les marchands et les Autochtones à communiquer entre eux, et un commis, qui notait toutes les transactions effectuées durant le voyage. Au bout du réseau figuraient les éléments les plus notoires et les moins bien compris, les coureurs des bois (appelés freemen -- hommes libres -- sous le régime anglais), qui achetaient des fourrures sans autorisation. Ces marchands, qui vivaient au sein de la communauté autochtone et épousaient des Autochtones (en anglais seulement), étaient considérés comme hors-la-loi par les hauts responsables des colonies.

Cette section présente un camp de voyageurs du secteur supérieur des Grands Lacs, datant du XVIIIe siècle. Ce camp est caractéristique de ceux que l'on trouvait dans tout le pays. C'est dans un tel décor que les Européens et les trappeurs autochtones échangeaient des fourrures contre des marchandises. Dans cette scène, les trappeurs sont arrivés dans leur canot du Nord (petit canot en écorce de bouleau - en anglais seulement) avec des ballots de fourrures. Les fourrures sont probablement passées par plusieurs intermédiaires et ont été transportées sur des centaines de kilomètres avant de parvenir à ce lieu de rendez-vous.

Les transactions n'ont pas encore commencé; on ne parlait pas affaires le premier jour. On partageait plutôt la nourriture et le tabac, on échangeait des cadeaux et tout le monde se mettait au courant des dernières rumeurs. Les affaires sérieuses commençaient le jour suivant. On échangeait principalement des couvertures de laine, des tissus de coton et de lin, des objets de métal, des armes à feu et du matériel de pêche. Le tabac, l'alcool, les bijoux et autres articles de luxe ne représentaient que dix pour cent des marchandises échangées (en anglais seulement).

Les Européens obtenaient bien plus que des fourrures de la part des Autochtones. Ils acquéraient une longue expérience de la vie dans les régions sauvages. C'était particulièrement vrai pour les coureurs des bois qui avaient adopté les manières autochtones et notamment les façons de s'habiller, de se nourrir et de se loger. Ils utilisaient aussi des modes de transport semblables et parlaient les mêmes langues.

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