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1760-1840 - L'implantation du système postal impérial en Amérique du Nord britannique
 


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1760
  Sir Jeffery Amherst, commandant en chef des forces britanniques, passe de nouvelles commandes aux maîtres de poste entre Québec et Montréal et établit le taux de rémunération qui leur sera versé en échange de leurs services.

1763
  Après le traité de Paris de 1763, qui oblige la France à céder le Canada à la Grande-Bretagne, Benjamin Franklin et John Foxcroft, cosous-ministres des Postes, nomment Hugh Finlay, le 10 juin, à titre de premier maître de poste de Québec. On prend également des arrangements en vue de la création d’un service postal entre Québec, Trois-Rivières et Montréal et entre ces villes et New York.

  Le premier pli connu frappé du timbre postal est daté du 26 août et est envoyé par Aaron Hart, maître de poste de Trois-Rivières, à un commerçant de Montréal.
image Les Postes britanniques établissent un service de messagers régulier entre Québec, Montréal et New York. Cette route est connue sous le nom de « route de New York ». Le service est assuré deux fois par mois l’été, et une fois par mois l’hiver, à partir de 1764 au moins. Il passe à une fois par semaine à longueur d’année en 1771.

1765
  Un des premiers véhicules postaux - la calèche - est utilisé en Amérique du Nord britannique et marque le début de l’ère du service postal pendant le régime britannique, 1765-1827.

  La British Post Office Act (Loi sur les Postes britanniques) de 1710 est modifiée (5 Geo. III [1765], chap. 25) afin de prévoir des changements aux tarifs postaux en Amérique du Nord britannique. Désormais, au lieu d’un tarif fixe pour la livraison entre deux points, les routes seront mesurées et les nouveaux tarifs seront fonction de la distance et du nombre de feuilles de papier. De plus, les marchandises à bord des navires accostant n’importe quel port des colonies britanniques ne peuvent être débarquées tant et aussi longtemps que tout le courrier n’a pas été retiré et remis au maître de poste local au port même.

1774
  Le 31 janvier, Benjamin Franklin est congédié de son poste de sous-ministre des Postes en raison de ses écrits et d’autres activités associées à la révolution américaine. Hugh Finlay est nommé à sa place pour codiriger, avec John Foxcroft, les affaires postales en Amérique du Nord britannique.

1775
  À compter de janvier, un service postal hebdomadaire est assuré entre Québec et New York via Montréal et Lake George.

1783
  Un bureau de poste est mis sur pied à Saint John, au Nouveau-Brunswick, et un service est établi entre Saint John et Halifax, en Nouvelle-Écosse.

1784
  En Angleterre, on fait des essais de livraison du courrier entre Londres et Bristol. Un système de véhicules légers tirés par des chevaux est utilisé sur des routes postales désignées. Le système permet une livraison rapide, résiste bien aux menaces des voleurs sur les routes et permet aux véhicules de transporter à la fois le courrier et des passagers.

  Durant la révolution américaine, le service postal entre les nouvelles colonies britanniques et les 13 colonies au sud est d’abord perturbé, puis interrompu. La reconnaissance de l’indépendance américaine par le traité de Versailles, en 1783, ne suffit pas à rétablir immédiatement les liens postaux. Hugh Finlay tente de rétablir les anciennes routes postales, mais découvre que les États-Unis sont prêts à accepter que le courrier du Canada traverse leur territoire pour se rendre à New York moyennant une compensation sous forme de frais de péage. La route Montréal-Albany-New York est un couloir postal naturel et les messagers peuvent faire le trajet en 10 jours à peu près. Cependant, la mise en place de frais de péage postaux par le nouveau service postal américain incite Finlay et d’autres au sein des colonies britanniques à chercher une route de rechange. On s’entend sur une route de Québec à Halifax via le lac Témiscouata, une distance d’environ 827 km. Pierre Durand entreprend le premier voyage, le 11 janvier. Il arrive à Halifax le 29 février et retourne à Québec le 24 avril. Le voyage aller-retour dure 105 jours. En plus d’être long et dangereux, le voyage est loin d’être un succès financier ayant coûté environ 120 £ et produit des recettes de 75 £ seulement.

  Hugh Finlay est nommé sous-ministre des Postes de la Province du Canada en Amérique du Nord, le 7 juillet.

1785
  Un bureau de poste est ouvert à Fredericton, au Nouveau-Brunswick.

1787
  Un service postal est établi entre Saint John et Fredericton, au Nouveau-Brunswick.

  Hugh Finlay reçoit l’ordre d’assurer un service postal mensuel de Québec à Fredericton, au Nouveau-Brunswick.

  En septembre, le premier bureau de poste à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, voit le jour et un maître de poste est nommé.

image La première route postale terrestre entre Halifax et Québec est créée et on lui donne le nom de « route du Témiscouata ». Ce service de messagers est assuré aux deux semaines l’été et mensuellement l’hiver.

1788
  À la suite d’un voyage au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, Hugh Finlay, rend compte, à la demande de lord Dorchester, gouverneur de Québec, de l’état des routes et du service postal entre Québec et Halifax. Il découvre que la division de la responsabilité du maintien du service postal entre les provinces est le principal obstacle à l’efficacité du service. Le système dans une province est indépendant de celui de l’autre province de sorte que les sous-ministres des Postes pour le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ne cessent de blâmer l’autre pour les lacunes du service postal. Finlay conclut que pour réussir, le service postal doit être dirigé par une seule personne et détermine que le volume de correspondance entre les provinces n’est pas suffisamment élevé pour couvrir les dépenses. À moins d’un échange fréquent de courrier à Halifax, le service entre Halifax et Québec devra être interrompu. Lord Dorchester accepte les propositions de Finlay et les transmet à l’Angleterre. Le 5 avril 1788, Finlay est récompensé pour son travail en étant nommé sous-ministre des Postes de la Province du Canada, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Dès mars 1788, le système postal britannique prend les dispositions nécessaires pour que les paquebots assurant le service entre Falmouth, en Angleterre, et New York s’arrêtent à Halifax

1789
  Pendant les années qui suivent immédiatement la révolution américaine, l’Amérique du Nord britannique accueille un afflux de soldats libérés et d’autres sympathisants et loyalistes du gouvernement anglais. La Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, les cantons à l’est de la région qui s’apprête à devenir le Bas-Canada, les comtés à l’est du futur Haut-Canada le long du fleuve Saint-Laurent et la région du Niagara sont rapidement colonisés. La population ne tarde pas à demander des services postaux en provenance et à destination de leurs régions. La Gazette de Québec rapporte qu’un messager doit être dépêché toutes les quatre semaines aux bureaux de poste établis le long du fleuve Saint-Laurent à « La Chine, Cedars, Coteau du Lac, Charlottenburg, Cornwall, New Johnstown, Lancaster, Oznaburg, Matilda, Williamsburg, Edwardsburg, Oswegatché, Augusta, Elizabethtown et Kingstown ». Le service régulier prend fin à Kingston, mais on effectue le trajet, à l’occasion, jusqu’à Niagara, Detroit et Michilimackinac pour livrer le courrier.

image Un avocat montréalais, Arthur Davidson, écrit à son tailleur londonien, John Chalmers, pour lui demander d’annuler son abonnement à un journal londonien que le système postal lui fait livrer par paquebot postal via Halifax ou New York selon la saison. Il demande plutôt à Chalmers de prendre les dispositions nécessaires pour que le journal lui soit livré, de temps à autre, au moyen du service de navigation commerciale régulier à Québec. Son geste est caractéristique des coutumes et conventions courantes de l’époque.

1791
  La province de Québec est séparée en deux parties : le Haut-Canada et le Bas-Canada conformément à l’Acte constitutionnel de 1791 (Constitutional Act of 1791) du parlement britannique (31 Geo. III [1791], chap. 31). Cette division reste en vigueur jusqu’à 1841, date à laquelle les deux provinces sont réunifiées et forment la Province du Canada en vertu de l’Acte d’Union.

1792
  Le 17 mars, Timothy Pickering, ministre des Postes des États-Unis, propose à Hugh Finlay les modalités de la première convention postale entre les deux Canada et les États-Unis. Cette convention est également considérée comme la première tentative de faciliter le traitement international du courrier et de prévoir l’acceptation du courrier affranchi entre pays. Selon la convention, le courrier de Grande-Bretagne destiné aux colonies serait acheminé par la ville de New York à Burlington, au Vermont, puis à Montréal. Réciproquement, le courrier des colonies destiné à la Grande-Bretagne serait expédié depuis New York. La proposition est acceptée et l’entente reste en place jusqu’à 1794. Bien que ses modalités restent en vigueur durant les années subséquentes, il n’y a pas de nouvelle entente immédiate.

Le maître de poste de New York, à l’arrivée du courrier britannique destiné aux deux Canada, l’expédie dans des sacs scellés à Burlington, au Vermont, où le messager canadien en prend possession et l’apporte à Montréal. Le service est assuré tous les 14 jours.


1798
image Un service de diligence dessert Newark (Niagara) et Chippawa trois fois par semaine. La diligence transporte non seulement les passagers mais également le courrier.

1799
image Les Postes congédient Hugh Finlay, le 18 octobre, en raison d’irrégularités comptables et d’endettement. George Heriot lui succède immédiatement à titre de « sous-ministre des Postes pour les provinces du Haut-Canada et du Bas-Canada, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick en Amérique du Nord et des autres colonies ». Heriot entre en fonction en avril 1800. Frustré par l’inflexibilité de la réglementation postale, il améliore et étend le service à la région du sud-ouest du Haut-Canada, région isolée qui connaît une expansion rapide. À compter de décembre 1800, Heriot améliore le service hivernal à Niagara en le faisant passer d’une seule livraison en hiver à une livraison par mois et en affectant des messagers additionnels à la route Montréal-Kingston.

1803
image La famille Howe veille pendant plusieurs décennies au développement du système postal des provinces Maritimes. En effet, le 5 juillet 1803, John Howe succède à John Brittain comme sous-ministre des Postes de la Nouvelle-Écosse. La juridiction de John Howe s’étend alors non seulement à la province de la Nouvelle-Écosse, mais elle englobe aussi le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et le Cap-Breton. Il quittera cette fonction en 1818 en faveur de son fils, John Howe Jr., qui la remplira à son tour jusqu’en 1843.

1805
  Le premier bureau de poste de Terre-Neuve est établi à St. John’s et Simon Solomon en devient le premier maître de poste. Les Postes britanniques n’incluent pas Terre-Neuve au sein du système postal britannique, mais les dirigeants s’entendent, de façon informelle, pour acheminer à St. John’s, à bord des premiers navires en partance, toutes les lettres adressées à Terre-Neuve.

1811
  Le service postal à destination du Haut-Canada est tel « qu’un messager entre Montréal et Kingston, dans le Haut-Canada, est dépêché toutes les deux semaines pendant toute l’année » et « un messager entre Kingston et York [Toronto] est dépêché toutes les deux semaines pendant la fermeture de la navigation sur le lac Ontario ».

1812
  En novembre, les arrangements sont pris afin d’assurer le service postal entre Fredericton, au Nouveau-Brunswick, et Québec, toutes les deux semaines.

1816
  Le service postal entre Québec et Montréal est assuré chaque jour sauf le dimanche; entre Québec et Halifax, toutes les deux semaines; entre Montréal et Kingston, deux fois par semaine; entre Kingston et York, une fois par semaine; entre York et Niagara, une fois par semaine, et entre York, Sandwich et Amherstburgh, toutes les deux semaines.

  Le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard prend les dispositions nécessaires pour qu’une goélette assure le service entre Charlottetown et Pictou, en Nouvelle-Écosse.
  George Heriot démissionne à titre de sous-ministre des Postes du Haut-Canada, du Bas-Canada, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Daniel Sutherland lui succède le 25 avril.

1817
  Le service postal entre Québec et Montréal est assuré chaque jour de la semaine sauf le dimanche et le vendredi; entre Québec et Halifax, une fois toutes les deux semaines; entre Québec et le Haut-Canada, deux fois par semaine; entre Kingston et York, une fois par semaine; entre York et Niagara, une fois par semaine; entre York et Amherstburgh, une fois toutes les deux semaines, et entre Québec et les États-Unis, une fois par semaine.

1820
  Le Bas-Canada compte 23 bureaux; le Haut-Canada, 19; la Nouvelle-Écosse, 6; le Nouveau-Brunswick, 3 et l’Île-du-Prince-Édouard, 1.

1826
  Le gouverneur, sir Thomas Cochrane, demande au ministre des Postes à Londres d’établir un bureau de poste régulier à St. John’s, à Terre-Neuve.

1827
image Daniel Sutherland démissionne, le 19 novembre, et est remplacé par son gendre, Thomas Allen Stayner, le 5 avril 1828.

1831
  Le service postal entre Montréal et Niagara, connu sous le nom de « Grand Route » (grande route), est assuré cinq fois par semaine à compter du 6 janvier.

  En Angleterre, la ligne de chemin de fer Liverpool-Manchester est la première à transporter du courrier.

1833
image Le Royal William traverse l’Atlantique et devient le premier navire à vapeur de haute mer arborant le pavillon britannique à accoster un port américain.

1834
image Une loi du parlement britannique (4 Wm. IV, chap. 7) stipule que les recettes excédentaires ne seront désormais plus envoyées à Londres, mais devront être divisées entre les provinces.

  Edwin James King est nommé premier comptable des Postes du Haut-Canada et du Bas-Canada. Il habite Québec.

1835
image Deux dirigeants postaux, des vérificateurs (ils seront plus tard appelés inspecteurs), sont nommés : William Henry Griffin, qui deviendra par la suite sous-ministre des Postes, pour le Bas-Canada, et Charles Berczy, plus tard maître de poste de Toronto, pour le Haut-Canada. La population du Haut-Canada et du Bas-Canada est tout simplement trop importante pour un seul vérificateur.

1836
  À l’inauguration de la première ligne de chemin de fer, la Champlain et Saint-Laurent, le 21 juillet, le Morning Courier de Montréal écrit que c’est « un moyen de communication nouveau et admirable ». Il faut compter environ une heure pour effectuer le voyage inaugural entre La Prairie, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis Montréal, et Saint-Jean, une distance d’environ 23 km. Le voyage est un élément important des annales du transport au Canada car il annonce l’arrivée d’une ère nouvelle en matière d’immigration, d’agriculture, de communication et, surtout, en ce qui a trait au service postal.

Un des principaux avantages du chemin de fer pour le service postal est la plus grande rapidité d’expédition du courrier. Une semaine après l’ouverture de la ligne de chemin de fer, on annonce qu’on a réussi à réduire d’environ cinq heures le temps nécessaire pour transporter le courrier entre New York et Montréal et à le porter ainsi à 64 heures.


1838
  Aux États-Unis, le Congrès déclare que les lignes de chemin de fer sont des routes postales et qu’elles doivent, lorsque cela est possible et nécessaire, assurer le transport du courrier.

1839
  Dans le fameux rapport de lord Durham, Report of the Affairs of British North America, celui-ci écrit que « le contrôle et les recettes des Postes devraient être cédés à la colonie » et que « les Postes sont, en ce moment, sous la direction du même établissement impérial. Si l’on devait donner suite aux demandes raisonnables des colonies en confiant aux assemblées législatives provinciales la réglementation de cette question de ressort aussi interne et les recettes qui en découlent, il serait encore souhaitable que la gestion des Postes dans toute l’Amérique du Nord britannique soit assurée par un établissement général ». 

1840
image En Angleterre, Rowland Hill entreprend des réformes postales. Le changement le plus important est que le coût de l’affranchissement sera établi en fonction du poids seulement. Un tarif d’affranchissement uniforme s’appliquera à l’ensemble du pays. Les timbres-poste voient le jour.
  En Angleterre, on inaugure les premiers plis timbrés du gouvernement dans le monde.

  Le premier des nouveaux navires à vapeur de Samuel Cunard, Britannia, quitte Liverpool le 4 juillet et arrive à Halifax le 17 juillet. En 1839, Cunard avait signé un contrat en vue du premier service de navire à vapeur entre la Grande-Bretagne et l’Amérique du Nord. La compagnie de Cunard, la British and North American Royal Mail Steamship Company, qui deviendra la Cunard Line, offre un service entre Liverpool et Halifax, puis Boston. Bien que le Britannia ait été le premier navire à vapeur à assurer le transport du courrier à contrat, c’est au Royal William, de facture québécoise, que revient l’honneur d’être le premier vapeur à transporter le courrier de l’autre côté de l’Atlantique en 1833.

  Terre-Neuve est intégrée officiellement dans le système postal de l’Empire britannique.

image La réforme postale de 1840 entraîne l’apparition des boîtes à timbres destinées au rangement des timbres-poste désormais nécessaires à l’affranchissement du courrier.